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L’Association Réseau Vivre Paris ! reçue à la Préfecture de Police de Paris

Dans le cadre des rencontres périodiques avec la Préfecture de police de Paris, plusieurs représentants de l’association Réseau Vivre Paris ! ont été reçus par M. Matthieu Garrigue-Guyonnaud, Directeur adjoint du cabinet du Préfet, M. Antoine Guérin, Directeur de des Transports et de la Protection du Public (DTPP), M. Pascal Le Borgne, Directeur de la Sécurité Territoriale de Proximité (DSPAP) accompagnés de plusieurs collaboratrices de la police administrative et de la police active concernés par les problématiques de la vingtaine d’associations que nous représentons couvrant la plupart des arrondissements de Paris.

Matthieu Garrigue-Guyonnaud a indiqué d’emblée que tout n’était pas parfait, mais que la Préfecture avait fait des efforts relativement aux deux objectifs que nous défendons, à savoir le droit de dormir la nuit et pouvoir se déplacer sur les trottoirs sans entrave, en renforçant les effectifs des Unités de Police Administrative (UPA) notamment. Il a souligné la déperdition de moyens au sein des commissariats en conséquence du transfert opéré de 1703 agents de la Mairie de Paris le 1er janvier 2018 au sein de la DPSP (Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection, DPSP). Plus généralement, il a mis en lumière le fait que l’évolution des prérogatives de police de la Ville oblige à revoir les champs d’intervention respectifs avec des réaffectations de missions dans les commissariats. Les champs de compétence pourront être néanmoins sur certains aspects communs. Et, en toute hypothèse, la coopération entre DPSP et les commissariats prend corps. 

Nous avons de notre côté précisé être conscients du contexte actuel en France et à Paris, mais que nous estimons que les « affaires courantes », c’est-à-dire la tranquillité publique et la protection contre les nuisances festives, ne doivent pas être négligées pour autant afin de protéger les victimes de ces troubles ainsi que les jeunes en particulier, dont l’addiction à l’alcool est grandissante. Nous avons fait état d’un fort degré d’insatisfaction des riverains des quartiers que nous représentons, tout en prenant soin de préciser que ce constat n’était pas fait à charge contre la qualité du travail de la Préfecture.

Matthieu Garrigue-Guyonnaud a pris soin de rappeler que les plaintes au pénal ne sont pas nécessaire pour déclencher les contrôles de la police qui agit sur sa propre initiative au travers des unités ad hoc (les Unités de Police Administratives) et à partir des signalements faits par les habitants sous différentes formes. Même si l’accès à la police n’est pas simple, le 17 reste le n° à utiliser en cas de véritable urgence, il laisse une traçabilité et engage la préfecture. Pour le reste, il convient d’utiliser le 3430 (très encombré), la voie de courriers au Préfet, de mails aux adresses figurant sur le site de la préfecture, qui sont autant d’autres moyens d’entrer en contact avec la police et les équipes de la DPSP de la ville de Paris (nuisances-musiqueamplifiee@interieur.gouv.fr et nuisances-pro@paris.fr).

Il a précisé, à notre demande, que les associations ont un rôle déclencheur à jouer. Nous avons insisté sur la multiplicité des facteurs qui font que les victimes rechignent non seulement à porter plainte, mais tout aussi bien renoncent à faire des signalement individuels au moment des nuisances. Nous avons souligné que la question n’est pas tant d’obtenir une ou quelques interventions pour faire cesser les tapages ponctuellement, mais d’imposer sur la durée le respect de leurs obligations de voisinages à des établissements qui y manquent de façon notoire et fréquente, souvent depuis de nombreuses années. Nos interlocuteurs vont chercher à étudier la possibilité de créer une adresse générique que nos associations pourraient utiliser pour faire des signalements circonstanciés.

Matthieu Garrigue-Guyonnaud a insisté sur le fait que les contrôles prennent du temps et que les procédures sont longues car elles passent par un processus contradictoire avec les contrôlés. Il a mentionné la nécessité de répéter des sanctions préparatoires (rappel à la réglementation, avertissement) fondées sur des constatations précises sur le même motif avant de pouvoir envisager une demande d’arrêté de fermeture administrative. Tous les ERP (Etablissements Recevant du Public) que nous avons signalés au fil de la discussion pour illustrer nos propos se sont avérés être connus de la Préfecture, y compris les « roof tops ». Nous avons appris qu’en 2018, 251 arrêtés de fermeture de 9 jours à 6 mois ont été pris(un record semble-t-il), ainsi que 235 avertissements (contre 170 en 2017), 194 rappels à la réglementation (144 en 2017) ont été prononcés contre des établissements. Nous avons compris que le trouble à la tranquillité publique est réellement l’un des fondements utilisés par la Préfecture. En revanche, la Préfecture fait valoir qu’elle ne demande pas de fermeture administrative en se fondant sur la musique amplifiée mais procède par mise en demeure et arrêts de suspension de musique. 

Il nous a été indiqué que le nombre de licences IV n’a pas augmenté, les transferts de licences constituant le vivier dans lequel puisent les établissements que nous voyons se créer. Pour éviter de trop grandes concentrations d’établissements, la Préfecture peut cependant prendre des arrêtés d’interdiction de nouvelle implantation (le cas de la rue Sedaine XIe est cité).  

La police administrative nous rappelle que la police des débits de boissons intervient selon des barèmes précis dans le cadre du code de la santé publique. Sur les contrôles des nuisances sonores, la moitié des prérogatives ont été transférées à la Ville de Paris. Les habitants ne s’y retrouvent plus. Le Préfecture est en fait compétente en matière de musique amplifiée. Une clarification est nécessaire et va nous être proposée sur la répartition des compétences et les services à contacter selon l’origine des nuisances sonores. 

Nous avons remis à nos interlocuteurs un tableau recensant dans leur grande diversité les comportements liés à des exploitations de débits de boissons qui portent atteinte à la tranquillité publique. Pour chacun de ces comportements, il est demandé qu’il soit renseigné sur l’existence ou non d’un texte qui le caractérise comme infraction, la peine encourue (avec ou sans prononcé judiciaire), la ou les autorités compétentes pour verbaliser et l’existence ou non de faire apparaitre ladite verbalisation dans un dossier préparant une éventuelle sanction de fermeture administrative. La DPSP a déjà rempli ce tableau pour les rubriques la concernant et la Préfecture a accepté de le compléter elle-même. Nous espérons ainsi une clarification utile face à des régimes que tout le monde s’accorde à reconnaître comme complexes. Nous avons à ce propos souligné le problème des attroupements de personnes en distinguant entre ceux qui sont directement liés à l’exploitation d’un établissement et ceux qui ne le sont pas, en demandant un meilleur traitement de ce sujet.

Nous avons pu apprécier la qualité d’écoute de nos interlocuteurs et l’intérêt qu’ils portent aux signalements que nous leur avons faits.

Trottinettes : la Mairie prend des mesures

Piéton en danger : l’utilisatrice de gauche ne regarde même pas où elle va!

Le Conseil de Paris vient d’adopter des mesures pour réguler l’utilisation des trottinettes électriques en libre-service afin notamment de protéger les piétons

A ce jour 15 000 trottinettes sont en circulation. Avec l’arrivée de nouveaux opérateurs le chiffre devrait atteindre 40 000 cet été. Des mesures étaient donc urgentes.

Comme le reconnait la Mairie de Paris, « leur circulation sur les trottoirs est source d’insécurité pour les piétons, notamment les personnes âgées et les enfants. Leur stationnement, souvent anarchique, perturbe les déplacements des parents avec poussette et des personnes en situation de handicap.« 

La législation est inexistante et le projet de loi sur les nouvelles mobilités n’a toujours pas été voté. La municipalité a décidé de mettre en place son propre dispositif de régulation, qui a été examiné mercredi 3 avril par le Conseil de Paris. Les quatre mesures prises par la Ville de Paris :

1. Verbaliser les abus

Les utilisateurs de trottinettes électriques circulant sur les trottoirs s’exposent désormais à un procès-verbal de 135 euros. Le stationnement des trottinettes gênant la circulation des piétons est également verbalisé à hauteur de 35 euros et la Ville procède à des opérations de mises en fourrière de ces trottinettes. Ces mesures sont mises en œuvre par la police municipale parisienne.

2. Délimiter le stationnement

Danger pour les malvoyants et les PMR

La Ville de Paris va créer dans les prochaines semaines des zones spécifiques de stationnement, délimitées par un marquage au sol. Les utilisateurs seront invités à y déposer leurs trottinettes à la fin de leur trajet. Environ 2.500 places devraient être disponibles d’ici fin 2019. A terme, la municipalité envisage de rendre le stationnement obligatoire dans ces zones.

3. Responsabiliser les opérateurs

Neuf entreprises proposent la location de trottinettes électriques en libre-service à Paris. La municipalité a élaboré avec eux une charte de bonnes pratiques. Les opérateurs de trottinettes seront invités à signer cette charte d’ici la fin mai.

4. Réguler la flotte en circulation

La municipalité a instauré une redevance pour les entreprises, d’un montant qui croit en fonction du nombre de trottinettes (de 50 à 65 euros par trottinette).

Espérons que ces mesures seront respectées par les utilisateurs et que la mairie de Paris sera se montrer intraitable avec les excès en tout genre. Dans un article du Monde du 26 mars consacré à la mobilité on trouvait cette phrase inquiétante : « le trottoir, jadis domaine réservé et protégé du piéton« . Dans la même édition du journal une géographe avançait qu’il fallait « privilégier le partage de l’espace public dans une logique de cohabitation« . Et d’ajouter que « jusqu’à 20 km/h voire 30 km/h, la cohabitation est possible« . Cette géographe se prend pour Usain Bolt. Désolé mais le trottoir est et doit rester le domaine réservé (et exclusif) du piéton. Il ne saurait être partagé, surtout pas avec des engins d’un poids de 20kg montés pas une (voire deux) personne(s), le tout lancé à 30km/h.

Pour un droit au calme dans l’îlot Cadet-Saulnier

la cour du Cercle lors d’une soirée estivale

Depuis l’été 2016 durant lequel le Cercle Cadet a ouvert ses portes, les riverains de la rue Cadet et de la rue Saulnier subissent de nombreuses nuisances… cet établissement s’étant lancé dans une activité de boîte de nuit et bar sans avoir au préalable réalisé les travaux d’insonorisation pourtant obligatoires pour une telle activité. Ainsi, depuis près de 3 ans, les riverains, et en particulier les immeubles mitoyens donnant sur cet établissement comportant 4 étages et une cour intérieure non couverte subissent l’agenda rythmé des soirées du Cercle Cadet : after-works « open bar » tous les jeudis où les cris de la clientèle éméchée fumant dans la cour se mêlent à la musique amplifiée, soirées privées les vendredis soirs, boîte de nuit les samedis soir… et soirée événementielles certains autres soirs !

La Mairie du 9ème est sensibilisée à la problématique et fait ce qui est en son pouvoir pour accompagner les riverains, le bureau d’action contre les nuisances professionnelles (BANP) de la préfecture de Paris a constaté certaines nuisances (pas toutes : pas simple de les faire venir au bon moment) et a mis en demeure le Cercle pour différents motifs… qui a fin 2017 réalisé des travaux d’insonorisation … mais uniquement du sous-sol et qui ne se sont in fine pas révélés à la hauteur. La situation est inquiétante car au-delà des nuisances sonores, qui constituent le problème principal, le Cercle Cadet montre de nombreux autres manquements à la réglementation générant des nuisances olfactives et des risques sanitaires : leurs vieux conduits de ventilation sur lesquels sont branchés hottes de cuisine mais aussi système de chauffage et de climatisation font trop de bruit mais rejettent aussi des odeurs rendant impossible aux voisins d’aérer leur logement, en particulier l’été lorsque le Cercle organise des soirées barbecue ! Sans parler de leur filet anti-pigeon… qui protège la passerelle technique au dos du Cercle Cadet de ces volatiles… mais n’est pas entretenu régulièrement ce qui a pour conséquence pour un des immeubles mitoyens de vivre avec des cadavres de pigeons à quelques mètres des fenêtres des résidents ! Afin que la situation cesse, les riverains ont décidé de lancer une pétition pour qu’une fermeture administrative provisoire soit prononcée par le Préfet, le temps que cet établissement fasse les travaux nécessaires au respect de la réglementation, pour un retour au calme et une suppression de ces nuisances pour le voisinage. N’hésitez pas signer cette pétition en signe de solidarité ici : https://bit.ly/2G3Nxrd

Les trottinettes, déjà le trop plein !

Article mis à jour le 21 mars

Le Parisien du 20 mars a publié un nouvel article intitulé : Trottinettes, vélos, scooters en libre-service à Paris, c’est le bazar !. Dans cet article deux phrases que nous pouvons reprendre à notre compte : « A chaque coin de rue ou presque, des nuées de trottinettes encombrent les trottoirs déjà très fréquentés de la capitale. Autre reproche : le comportement jugé dangereux des adeptes de ces petits bolides. » Cet article comporte par ailleurs quelques photos qui en disent plus long qu’un article.

Vincent Lindon, invité de Yann Barthès, traite ce sujet avec humour (?). A voir absolument.


Article publié le 9 mars sur le site de l’association Marais-Louvre

N’hésitant pas à parler d’overdose, Le Parisien daté du 08 mars souligne le « risque d‘asphyxie de pistes cyclables » lorsqu’il évoque l’arrivée, avec 800 trottinettes électriques, d’un nouvel opérateur à Paris dénommé Hive.  Selon le quotidien qui rapporte dans son article des propos du vice-président de la Fédération des professionnels de la micro-mobilité (FP2M), autant d’opérateurs à Paris ne peut perdurer longtemps. Qu’il s’agisse de Bird, Tier, Voi, Flash, Wind ou Bolt et de ceux annoncés prochainement We Trott’, Dott ou Scoot, presque toutes sont américaines ou chinoises.  La Ville sera bientôt sillonnée de patinettes provenant de 11 entreprises différentes. Cela fait vraiment beaucoup ! Selon le vice-président de la FP2M, un conducteur de trottinette parcourrait 4 km quand un automobiliste en parcourrait 3. Il est aussi spécifié dans cette interview que la typologie de Paris serait « idéale » pour se déplacer avec ces 2 roues qui rappellent nous jeux d’enfances. Les Français présenteraient même des dispositions pour tester les nouveaux matériels pour se déplacer.

La plupart des deux roues privées ou louées se déplacent à 25km/h. Les derniers à louer arrivés sont d’utilisation de plus en plus simples mais des formations sont proposées, il faut effectivement savoir tourner et s’arrêter !! Elles sont équipées, ajoute le quotidien, comme les bicyclettes (sonnette, larges roues, lumières…).

Nous ne le martèlerons jamais assez, tous ces engins encombrent l’espace public et d’une certaine façon leurs conducteurs le confisquent aux piétons. Les kilomètres de construction de pistes cyclables aménagées et coûteuses et peu utilisées, le stationnement anarchique sur les trottoirs ou devant les portes d’immeubles comme dans les halls de gares etc…, les déplacements sur les trottoirs, dans les couloirs de métro, les fréquents slaloms entre les piétons, les retards provoqués aux bus et aux taxis sont sources de nuisances.

La guerre des prix entre opérateurs, le manque de fermeté de la mairie qui, en encourageant ce mode de déplacement, se trouve dépassée par le trop plein qui en résulte et se retranche derrière la future loi sur les mobilités (une licence pourrait être exigée) qui ne sera pas votée avant l’été.  En attendant, elle essaie de calmer le jeu en annonçant, ainsi qu’elle a l’habitude pour faire face à des situations délicates, la prochaine signature d’une charte de bonne conduite avec les opérateurs dont on connait à l’avance le résultat. Il serait intéressant de connaitre la situation et la réglementation appliquée dans les autres villes françaises ou étrangères envahies par ces machines dont les profits estimés doivent être bien juteux compte tenu du nombre de protagonistes qui se jettent sur ce marché. Même la plateforme Uber se lance dans cette activité !

Le bruit, principal cause du manque de sommeil

Article publié sur le site de Marais-Louvre le 13 mars 2019

En marge de la journée du sommeil, plusieurs quotidiens, dont le journal Le Monde, révèlent que nous dormons de moins en moins longtemps (lire l’article). Voilà plusieurs années déjà, il a été constaté selon le baromètre de Santé publique France (SPF) que nos nuits avaient « raccourci d’une heure à une heure trente en 50 ans » et que « le temps de sommeil était passé en moyenne en dessous de sept heures par nuit, en incluant les jours de repos ». Nous sommes donc beaucoup à se trouver en insuffisance de sommeil. Ainsi l’heure de coucher est assez tardive (23 h 15 en moyenne), compte tenu d’une heure de lever assez précoce (6 h 48).

Le professeur Damien Léger, président de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (InSV) précisait que « 30 % des Français dorment moins de 6 heures, en deçà du seuil réparateur. Ce sont souvent des jeunes actifs avec de longs trajets de transports« . Il ajoutait que les risques d’obésité, diabète et de maladies cardiovasculaires devenaient de fait plus élevés.

Quelles sont les causes de ce « dérèglement » ? La principale est le réveil nocturne, il y a par ailleurs d’autres raisons, les troubles du sommeil, les troubles du rythme du sommeil et l’apnée du sommeil mais aussi les « nuisances environnementales ». La première d’entre toutes est le bruit qui nous dénonçons fréquemment, qu’il provienne des fêtards et des établissements qui les attirent ou des véhicules (klaxons, sirènes…). Dans le centre de Paris ce phénomène est amplifié du fait des rues étroites donc plus sonores. L’éclairage public visible de la chambre et les appareils électroniques en fonction dans la pièce où l’on dort sont d’autres sources de manque de sommeil.

Il fait savoir que le bruit « Le bruit fragmente le sommeil, et donc diminue sa qualité et son effet récupérateur« , selon le Dr Joëlle Adrien, présidente du comité scientifique de l’InSV et l’excès de lumière désynchronise l’horloge biologique.

Certains spécialistes n’hésitent pas à parler de « dette du sommeil » à l’égard de ceux qui dorment moins de 6h00 par nuit, volontairement ou non. Des sites existent pour essayer de recouvrer le sommeil, parmi eux MySommeiliSommeilSleep Cycle. A lire aussi Le sommeil de A à Z . Le manque de sommeil, le plus souvent à cause du bruit, agit sur la santé et ce qui est aussi très grave, touche de plus en plus d’adolescents et d’enfants…accrocs à leurs écrans.  

La tranquillité publique pèse bien peu au regard de la fête nocturne encouragée par la mairie

La Ville de Paris vient de publier contre toute attente un appel à projets pour « de nouvelles nuits parisiennes ». Une décision surprenante dont il n’a pas été touché mot lors du dernier Conseil de la Nuit (groupe « Tranquillité publique ») qui s’est tenu le 13 février et auquel l’association Réseau Vivre Paris! participait. Les associations de riverains avaient pourtant compris après cette réunion qu’il était question d’une meilleure prise en compte des problématiques des nuisances nocturnes. Mais voilà, chasser le naturel, il revient au galop ! 

Cet appel à projet sorti du chapeau le 28 février est ainsi rédigé sur le site de la mairie Paris.fr: « Pour les noctambules, la nuit est un moment de détente, de fêtes, de rencontres, de découvertes, d’activités culturelles ou sportives. Pour le plus grand nombre, les nuits parisiennes proposent une offre riche et variée avec 13 000 bars et restaurants, 150 discothèques, 300 spectacles par semaine dans 130 salles, 50 équipements sportifs ouverts jusqu’à minuit, des grands parcs ouverts 24h/24 en période estivale, des berges de Seine où pique-niquer, des lieux éphémères, etc…

Depuis 2014, la Ville de Paris développe une politique de la vie nocturne fondée en concertation avec l’ensemble des parties prenantes au sein du Conseil de la Nuit.  Afin d’enrichir la diversité et l’accessibilité de l’offre d’activités nocturnes, la Ville de Paris vous propose de contribuer à l’appel à projets « les nouvelles nuits parisiennes » …. L’appel à projets a pour objectif de favoriser la diversité et l’accessibilité de l’offre d’activités nocturnes à Paris, tout en respectant le bien-être des habitants. »

Bien entendu afin de rendre le projet plus acceptable il est spécifié parmi les points mis en exergue que les projets devront notamment « … préserver le sommeil et la tranquillité des riverains… avec une attention particulière apportée aux projets mis en œuvre dans les quartiers populaires et/ou s’adressant à leurs habitants. Une enveloppe de 50 000 € est prévue, soit 10 000 € maximum par projet retenu. » 

Cette décision qui semble unilatérale n’est pas de bon augure pour les associations qui visent à protéger les Parisiens des dérives actuelles de la vie nocturne. L’équipe municipale, obnubilée par la fête et les noctambules français et étrangers fréquentant la capitale, ne porte qu’un semblant d’intérêt pour les nuisances provoquées par la fête la nuit, en particulier le bruit. Les 50 000 € alloués à ce projet sont à mettre en regard de la subvention versée annuellement par la Ville à Bruitparif, 70 000 €, afin d’identifier les sources de bruit dans le but de pouvoir réduire les nuisances (voir notre article récent). Rappelons aussi que cet appel à projet vient s’ajouter à la longue liste des études menées pour développer à tout prix la fête nocturne à Paris. Nous avons eu en 2015 le rapport du Ministère des Affaires étrangères pour « faire de la vie nocturne à Paris un facteur d’attractivité » rédigé, sans concertation avec les habitants ou leurs représentants, par des professionnels des débits de boissons (voir notre article). Puis le rapport de 2017 destiné à la Maire de Paris sur « la nuit LGBT à Paris » rédigé par Jean-Luc Roméro, sans compter aussi les nombreux rapports et études établis par des spécialistes de la nuit, experts, sociologues etc… qui ont agrémenté régulièrement les états généraux de la nuit puis les conseils de la nuit.

Malgré cela, la ville n’a jamais pris en matière de tranquillité publique nocturne que des mesurettes, là où il fallait agir fermement et en urgence. Est-il encore besoin d‘accroître le nombre déjà très élevé de bars, restaurants, discothèques, spectacles et salles accessibles la nuit?

Pourquoi la mairie n’indique-t-elle pas dans son appel à projet des limites horaires acceptables, ainsi que les points précis à prendre en considération afin de garantir la tranquillité des habitants ? 

Pour l’équipe municipale les nuits parisiennes restent en fait un axe stratégique fort, au mépris de la tranquillité réclamée depuis des années par les habitants et les associations qui les représentent. Elle n’écoute pas les Parisiens et les associations représentatives des habitants? Habitants, soulignons-le une nouvelle fois, qui sont aussi des électeurs…

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